Témoin d’une jeunesse effacée, éprouvée par une formation romaine stricte interrompue par vingt-huit mois d’un service militaire aux feux de la guerre d’Algérie, mais illuminée par le Concile Vatican II, puis aumônier de Lycée étudiants, membre de l’équipe de Saint-Merry où il gère des « occupations » d’église mouvementées, jusqu’à la restauration pastorale d’une paroisse parisienne du XIVe oubliée et la fondation de l’Aumônerie du monde politique, voici quelques étapes du parcours d’Alain de La Morandais. Témoin de la foi, de l’espérance et d’un amour qui ne cherche pas de retour, il crut, à tort ou à raison, que son courage lui permettrait d’user de ses talents médiatiques et d’écriture pour ouvrir une « culture du débat » à laquelle son Église n’est pas habituée.
Sa rupture publique d’avec le cardinal Lustiger l’a conduit à vingt-deux ans d’exil intérieur dans sa propre Église mais sans le couper du monde politique, intellectuel, des grands patrons, des pauvres ou de celui des SDF, qu’il accueillait près de la Gare de Lyon. Devenu le « curé le plus médiatique de France », ce titre que lui donnait les journalistes en croyant le flatter, l’humiliait et il s’en guérit, en inventant l’émission de
télévision « Les enfants d’Abraham » sur Direct 8.
Dans ce livre riche où il se confie avec sincérité, il dresse les portraits des témoins marquants de sa vie : sa Mère, Sœur Marguerite, le cardinal Jean-Marie Lustiger, le grand Rabbin de France, ou encore Malek Chebel, islamologue des « Lumières ». Sans oublier ses rencontres qui vont de Henry de Montherlant, Jacques Delors, Michel Serrault, Jean d’Ormesson, jusqu’à Ségolène Royal, François Mitterrand et tant d’autres.