Irène Frain est écrivain. Parmi ses romans les plus connus : Le Nabab (Lattès, 1982), Secret de famille (Lattès, 1989), Devi (Fayard, 1993), L’Homme fatal (Fayard, 1995), Les Naufragés de l’île Tromelin (Michel Lafon, 2009). Le Seuil a publié d’elle deux récits autobiographiques : Sorti de rien (2013) et La Fille à histoires (2017), ainsi qu’un récit biographique : Marie Curie prend un amant (2015).
Nous sommes à 25 km de Paris, dans une banlieue triste avec ses centres commerciaux déshumanisés, ses pavillons et sa routine. Une vieille dame, qui vivait seule au bout d’une impasse, a été sauvagement attaquée et est morte de ses blessures à l’hôpital, après être restée sept semaines dans le coma. Cette vieille dame, c’était Denise, la sœur d’Irène Frain. Une sœur aînée qui a beaucoup compté car elle adorait l’art, les livres, et elle avait amené de la beauté dans l’enfance de la petite Irène.
Irène Frain, révoltée par la façon dont la justice a traité la mort de cette sœur, décide de raconter cette histoire. Le récit, très littéraire, déroule dans un double mouvement le silence de la justice, qui traite ces gens-là comme des invisibles, et le silence familial auquel elle s’est confrontée et qui l’a poussée à devenir l’écrivain. Finalement, l’écrivain, celui qui pose des mots sur l’indicible, n’est-il pas celui qui répare ?