« Tu verras, l’Inde est un pays imprévisible. »
Le 26 novembre 2008, Michèle Fitoussi est à Pondichéry, avant de retrouver Loumia Hiridjee et sa famille à Bombay. Ce soir-là, Michèle raconte à son amie qu’elle a failli se faire tuer par un toit de branchages qui s’est envolé à cause d’un cyclone. « Tu verras, lance Loumia en riant, l’Inde est un pays imprévisible… » Quelques heures plus tard, Bombay est touché par une série d’attentats qui mettent la ville à feu et à sang. Un carnage long de soixante heures. Le lendemain, Michèle apprend que Loumia et son mari Mourad ont fait partie des premières victimes du massacre qui compte 166 morts et 304 blessés. Loumia aurait dû se trouver à Dubaï, elle a annulé son voyage à la dernière minute. Ce soir-là, Mourad et elle ne pensaient pas sortir, ils ont brusquement changé d’avis. Ils ne prenaient jamais l’avion ensemble, de peur qu’un accident laisse leurs trois enfants orphelins. Ils sont morts côte à côte. De quel côté de la planète le papillon a-t-il commencé à déployer ses ailes, avant de déclencher le désastre ?
Michèle Fitoussi raconte ces destins qui se sont croisés à travers le monde et n’auraient jamais dû se rencontrer : ceux de Loumia et de Shama Hiridjee, deux sœurs nées à Madagascar, fondatrices de la marque de lingerie Princesse Tam Tam dans les années 80, une réussite extraordinaire. Et ceux de dix jeunes Pakistanais endoctrinés par un groupe terroriste islamique, partis en martyrs semer la mort dans Bombay, la ville qui brille.
Éditorialiste et grand reporter pendant de nombreuses années à ELLE, Michèle Fitoussi est l’auteur d’une dizaine de livres, romans, essais, documents. Le Ras-le-bol des Superwomen, best-seller en France et dans de nombreux pays, est paru en 1987. Ont suivi, entre autres, Victor (Grasset, 2007, adapté au cinéma par Thomas Gilou, avec Pierre Richard et Lambert Wilson) et, plus récemment, Helena Rubinstein, la femme qui inventa la beauté (Grasset, 2010).