Marie-Christine Barrault
Si tu savais, c’est merveilleux
Edition : Stock
Formée au cours Simon puis au Conservatoire d’Art Dramatique, Marie Christine Barrault mène sa carrière sur tous les fronts : théâtre, cinéma, télévision, plateformes numériques… Elle a travaillé avec les plus grands, de Maurice Béjart à Roger Planchon, de Gabriel Garran à Alexandre Zeldin, en passant par Christophe Honoré ou Nicolas Bedos. Nominée aux Oscars de la meilleure actrice en 1975, pour « Cousin, Cousine » de Jean-Charles Tachella, elle a également travaillé à l’international, notamment pour Woody Allen. Elle tient à nourrir et à offrir au public une forme de diversité culturelle, cherchant par exemple à marier la littérature et la musique, lors des nombreuses lectures qu’elle donne avec des concertistes.
On n’arrête pas Marie Christine Barrault. Elle court sans jamais cesser de travailler, d’une pièce de théâtre à un plateau de télévision, d’une lecture publique au tournage d’une série. La comédienne, nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice en 1975, est aujourd’hui âgée de soixante-dix-neuf ans mais, de son propre aveu, son énergie est encore plus intense qu’à ses vingt ans. D’où vient cet insatiable appétit de vivre et de jouer ? Il puise, dit-elle, dans la mort. Et la mort, pour Marie Christine Barrault, ce ne sont pas les ténèbres. C’est au contraire l’image lumineuse de sa grand-mère paternelle dont on lui a raconté mille fois les derniers instants. Après avoir longtemps fixé un ailleurs qu’elle semblait la seule à percevoir, la vieille dame s’est tournée vers son fils Jean-Louis Barrault, oncle de Marie Christine et grand homme de théâtre ; elle a chuchoté au creux de son oreille : « Si tu savais, c’est merveilleux. » Puis a rendu l’âme. Ces quelques mots enchantés sont le fil rouge du livre de Marie Christine Barrault. Ils ont éclairé les événements de son existence, du plus doux au plus douloureux. Ils ont même réussi à illuminer la mort de ses proches. Les yeux ouverts, son optimisme chevillé au corps, la comédienne a traversé les deuils guidée par ce testament oral mais aussi par son mantra préféré : « Les vivants ferment les yeux des morts et les morts ouvrent les yeux des vivants. »
Avec elle, nous allons donc à la rencontre de ses père, mère, beau-père, frère, grand-mère, oncle (Jean-Louis Barrault) et maris (Daniel Toscan du Plantier et Roger Vadim). Peu à peu, nous comprenons comment leur présence à ses côtés, mais aussi leur disparition, lui ont permis de croître jusqu’à devenir celle qu’elle est aujourd’hui.
Au fil de ces décès vécus comme des graines de vie, porteuses d’élans, de désirs et de potentialités, Marie Christine Barrault offre au lecteur sa moisson : des fruits de sagesse récoltés tout au long de son parcours, mûris sous le soleil du deuil. Comme autant de regards sur la vie, que la comédienne aimerait profondément partager et transmettre. Regards sur l’amour et la sexualité, la transcendance, la vocation, le jeu d’acteur, l’énergie, le corps, la maternité, la vieillesse… et la mort.