Franz-Olivier Giesbert
Histoire intime de la Vème République – Le Sursaut
Edition : Gallimard
Après avoir dirigé les rédactions du Nouvel Observateur et du Figaro, Franz-Olivier Giesbert est aujourd’hui l’éditorialiste du Point, dont il fut le directeur. Auteur, en 2017, du Théâtre des incapables, il a publié une quarantaine d’ouvrages, romans, biographies ou documents politiques.
« Si je me suis attelé à ce vaste projet — une histoire intime de la Ve République en trois époques — , confie-t-il, c’était pour essayer de comprendre comment notre cher et vieux pays a pu, en quelques décennies, s’affaisser à ce point, dans un mélange de déni, masochisme et contentement de soi, sur fond de crise existentielle. La décadence n’est jamais écrite. Quand le général de Gaulle a pris le pouvoir en 1958, la France était quasiment par terre, à cause, entre autres, de la guerre d’Algérie et de l’effondrement des « élites ». Prophétique, machiavélique et prosaïque, il l’a remise debout en à peine un an, sans négliger les plus infimes détails, ni lésiner sur les roueries et les mensonges. Le personnage que je dépeins est bien plus complexe que celui de la légende.
Pourquoi une histoire « intime » ? Parce que l’histoire est toujours écrite par ceux qui l’ont faite ou vécue, et que j’ai voulu ajouter, en m’appuyant sur mes notes de l’époque, mon regard d’alors en le confrontant à celui d’aujourd’hui, dans un va-et-vient permanent. « Intime » encore parce que ce retour sur un passé récent entend inclure aussi le regard que portaient naguère les contemporains sur l’odyssée gaulliste qu’ils étaient en train de vivre : je cherche à décrire un monde et une manière d’être français dont le souvenir commence à s’éteindre.
Dans ce premier tome, c’est le stupéfiant redressement du pays par le Général que je raconte, jusqu’à la chute du grand homme, après onze ans de pouvoir. »
En mars, Franz-Olivier Giesbert publiera aussi En attendant De Gaulle… (Albin Michel), qu’il définit comme un livre de combat contre l’obscurantisme. Contre la bêtise de l’époque, contre les préjugés, aussi.
Le ton insolent de Franz-Olivier Giesbert nous fait mesurer à quel point nous nous sommes habitués à la langue de bois qui nous entoure. C’est le journalisme à la française dans ce qu’il a de meilleur.
Même le Président, traité avec sympathie au début du règne en a depuis pris pour son grade : velléitaire, inconséquent parfois, le prodige du nouveau monde sort esquinté du livre mais… reste en bonne position ! L’auteur arrose large, d’Hidalgo à Hollande, de Jadot à Plenel – entre autres -, ses victimes tombent comme des mouches.
Dans ce livre, on retrouve ces incapables qui aspirent aujourd’hui aux plus hautes fonctions. Et on se régale !
Un drôle de voyage en politique. Et un pur moment de plaisir.