Née au Cameroun, Calixthe Beyala poursuit une œuvre littéraire inclassable, traduite et étudiée dans de nombreux pays.
Grand prix de l’Académie française en 1996 pour Les honneurs perdus, elle a publié de nombreux romans dont, La plantation en 2005 ou Le roman de Pauline, en 2009. Tous chez Albin Michel.
Son nouveau roman, Le Christ selon l’Afrique, est une chronique de la rue de Douala. Avec ses débrouillards, ses profiteurs, ses nantis, ses évangélistes qui, avec leur messianisme débridé, savent électriser ceux qui n’ont rien et sont toujours prêts à croire à des jours meilleurs. C’est aussi une thématique planétaire, ce même désir de consommation qu’en Europe, le même désenchantement, les discours critiques sur les gouvernants, la corruption et la course au profit.
Dans Le Christ selon l’Afrique, Boréale, 20 ans, habite avec sa mère un quartier taudis de Douala où pullulent prophètes et tribuns qui haranguent la foule des déshérités. Entre les prières hypnotisantes, les homélies christiques, les discours anti-Blancs, les prônes démagogiques, il y a la voix de son amoureux Homotype qui se plaît à rappeler à ses compatriotes leur glorieuse origine égyptienne. Mais personne ne l’écoute, et Boréale, qui travaille comme domestique chez une Française, pas plus que les autres. Son problème le plus urgent étant de savoir si elle va accéder à la demande de sa tante Dorota qui veut qu’elle porte un enfant pour elle.