Michel Onfray – Éric Naulleau
La gauche réfractaire
Edition : Bouquins
Très controversés en raison de leurs prises de position publiques, Michel Onfray et Éric Naulleau répondent à leurs détracteurs et s’expliquent sur la réalité de leurs convictions.
À quelques mois d’une élection présidentielle dominée par la montée des populismes, et dans un contexte de grande confusion politique, les deux hommes, fidèles à leurs convictions de toujours, ont décidé de rendre publics leurs échanges à ce sujet. Tous deux se réclament d’une gauche qu’ils qualifient de « réfractaire ». Réfractaire tout à la fois à ce qu’est devenue la gauche institutionnelle et à ses dérives incarnées entre autres par le « wokisme » et la « cancel culture ».
Taxés par leurs détracteurs de fascisme ou de complaisance envers les thèses d’extrême-droite, Onfray et Naulleau rappellent ici leurs fondamentaux et précisent la nature de leurs engagements. D’où ils partent, selon leur formule, et où ils en sont arrivés aujourd’hui.
Michel Onfray rappelle sa proximité de toujours avec la gauche libertaire et sa filiation politique et philosophique avec les idées de Proudhon, son lien personnel et originel avec les classes populaires. « Ma gauche est d’abord éthique. Pour ma part je fais passer la morale avant les idées de gauche ou de droite. Je suis de gauche mais quand la gauche est immorale je ne le suis plus »
Il se distingue en cela d’Éric Naulleau qui se déclare de gauche quoi qu’il en soit, même si la gauche le décourage et le consterne trop souvent et qu’il lui arrive, à lui aussi, de préférer la compagnie des « représentants de l’autre bord ».
Tous deux constatent et déplorent le divorce d’une grande partie de la gauche avec le peuple au profit de l’extrême -droite. Ils lui reprochent son déni de réalité à force de méconnaître ou sous-estimer la situation sociale et économique du pays.
Ils divergent sur l’origine du mal. Mais ils partagent une même allergie aux figures dominantes d’une gauche intellectuelle et mondaine, en particulier Bernard Henri Lévy dont Michel Onfray pointe les responsabilités dans l’effondrement de la gauche actuelle, mais aussi Jean -Français Kahn ou Jacques Julliard qui ont en commun de l’avoir attaqué en le comparant aux tenants du fascisme français. La réplique de Michel Onfray est cinglante et sans ambiguïté.
Tous deux échangent aussi, entre autres sujets, sur celui de leur relation publique et personnelle avec Éric Zemmour, et de ce qui les distingue de lui comme de ce qui les rapproche.
Un salutaire exercice de vérité.
À l’issue de la rencontre, Michel Onfray et Éric Naulleau, signeront leurs livres avec la participation de la Maison de la Presse de La Baule et de la Maison de la Presse du Casino.